Une grossesse tardive est une grossesse chez une femme de plus de quarante ans. Il peut arriver que l'on rencontre l'appellation "grossesse gériatrique", bien que celle ci soit aujourd'hui très controversée.[pertinence contestée]
La possibilité de grossesse tardive s'est considérablement accrue du fait des progrès récents des techniques de procréation médicalement assistée (PMA), comme le don d'ovocytes, venu en complément de la fécondation in vitro (FIVETE) pour les candidates à la maternité les plus âgées.
Limites naturelles
Normalement, la fécondité d'une femme se termine avec la ménopause, que l'on définit comme une durée de douze mois consécutifs sans que surviennent les menstruations. La préménopause, phase précédant la ménopause, où les menstruations deviennent irrégulières et finissent par s'arrêter définitivement, s'installe généralement entre 44 et 47 ans.
La grossesse à l'approche de la quarantaine entraîne déjà une augmentation des risques d'arrêt de la fécondation, risques qui s'accroissent encore une fois le seuil de la quarantaine passé, même dans le cas où les cycles menstruels restent réguliers et ovulatoires.
Ainsi la qualité des ovocytes se détériore, rendant la probabilité de concevoir un bébé en bonne santé plus faible après 42 ans, les naissances d'enfants vivants, étudiées en Californie du Sud, étant même deux fois plus rares après l'âge maternel de 35 ans.
Cependant, l'intervention médicale et hospitalière, par hormonothérapie substitutive, don d'ovocytes et fécondation in vitro en laboratoire, repousse ces limites. Aux États-Unis, entre 1997 et 1999, on a compté 539 naissances chez des mères de plus de 50 ans. Selon les statistiques de l'Autorité de fertilisation et embryologie humaines (Human Fertilisation and Embryology Authority), plus de vingt bébés ont été mis au monde chaque année au Royaume-Uni par des femmes de plus de 50 ans par le biais de la fécondation in vitro.
Par ailleurs, il est certain que les hommes restent généralement fertiles jusqu’à la fin de leur vie. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si l'âge du père au moment de la conception pourrait éventuellement présenter des risques pour la santé des enfants. Les études sur la paternité tardive sont récentes[Quand ?] et encore peu nombreuses[réf. souhaitée].
Mères les plus âgées
La mère la plus âgée que l'on connaisse dans le monde est à l'heure actuelle une Indienne, Omkari Panwar, qui a donné naissance à des jumeaux, un garçon et une fille, à 70 ans, le , talonnée par une concitoyenne, Roja Devi Lohan, mère d'une fille au même âge, en novembre suivant. Certains, remettant toutefois en question la véracité de l'âge de celles-ci, retiennent, comme cas authentifié de la mère la plus âgée du monde, celui de l'Espagnole Maria del Carmen Bousada de Lara, dite « Carmela Bousada », mère de jumeaux le , à 66 ans et 358 jours, devançant de 130 jours la Roumaine Adriana Iliescu, qui eut une fille le , à 66 ans et 238 jours.
Tous ces enfants ont été conçus par FIV avec don d'ovocytes.
La plus âgée authentifiée à avoir conçu naturellement sans recours à la PMA est, selon le Livre Guinness des records, la Guernesiaise Dawn Brooke, mère à 59 ans en 1997.
D’autres cas sont recensés (voir infra) de maternités plus tardives encore, tant naturelles après 59 ans qu'assistées au-delà de 70, mais certains d’entre eux s'avèrent invérifiables.
Considérations médicales
Le risque de complications d'une grossesse croît avec l'âge de la mère.
Chez une femme de plus de 50 ans, augmentent notamment l'incidence du diabète gestationnel, de l'hypertension, la fréquence des placenta praevia, fausse couche, éclampsie, et pré-éclampsie, et la nécessité d'une délivrance par césarienne,. Par rapport aux mères âgées de 20 à 29 ans, celles âgées de plus de 50 ans ont presque trois fois plus de risques d'accoucher prématurément voire très prématurément, d'un enfant en sous-poids, et/ou de taille inférieure à la normale de l'âge gestationnel, avec, par ailleurs, un taux de mortalité fœtale presque doublé.
Cas de maternité après 50 ans
Les conditions de conception dans les grossesses de ce groupe d'âge peuvent être difficiles à déterminer, mais elles passent presque toujours par une FIV avec don d'ovocytes.
Malgré quantité de revendications, actuelles et historiques, de grossesses parfois très tardives, la plupart de ces dernières ne sont pas et ne seront sans doute jamais vérifiées.
Ci-après, une liste (non exhaustive) des mères les plus âgées connues de plus de 50 ans :
Débat
Les grossesses chez les femmes âgées de plus de 40 ans constituent un sujet de controverse et de débats comme en témoigne l'appellation controversée de « grossesse gériatrique ».
En effet la gériatrie — issue du grec geron, le vieillard — désigne la branche de la médecine consacrée à la santé des personnes âgées et à l'accompagnement de leur fin de vie. Il s'agit donc ici d'appliquer un tel qualificatif à l'état de femmes de 40 ans qui n'ont pas encore atteint la moitié de leur espérance vie alors que les services gériatriques ou gérontologiques des hôpitaux n'accueillent n'accueillent que des patients de plus de 70 ans puisqu'ils traitent de problèmes de santé propres au grand âge.
L'appellation de « grossesse gériatrique » ne trouve donc pas sa place dans le discours scientifique ou dans la bouche de professionnels de santé car elle est médicalement inappropriée. Elle est en revanche récurrente dans le débat, en tant que dénomination péjorative ou ironique, cherchant à culpabiliser des mères de plus de 40 ans.
Certains en effet s'opposent à ces maternités tardives du fait des risques qu'elles comportent pour la santé ou de la crainte qu'une mère trop âgée serait moins capable de s'occuper de son enfant, alors que d'autres soutiennent qu'avoir un enfant est un droit fondamental et que, ce qui compte, c'est l'engagement des parents au service du bien-être d'un enfant et non leur âge,,.
Une enquête menée parmi les Australiens sur les attitudes vis-à-vis de la grossesse chez les femmes de plus de 50 ans a montré que 54,6 % d'entre eux trouvaient acceptable pour une femme ménopausée d'utiliser ses propres ovules mis en réserve et que 37,9 % trouvaient acceptable pour celles-ci de recevoir un don d'ovules ou d'embryons.
Gouvernements et Conseils de l'Ordre ont parfois pris des mesures règlementaires pour restreindre les grossesses tardives :
- en 1994, par exemple, la France a voté la loi dite « bioéthique » qui interdisant la grossesse après la ménopause ; le ministre de la Santé de l'époque, Philippe Douste-Blazy, la dit être « aussi immorale que dangereuse pour la santé de la mère comme de l'enfant » ;
- en Italie, l'Association des praticiens et dentistes a interdit à ses membres de traiter pour la fertilité les femmes âgées de plus de 50 ans ;
- en Grande-Bretagne, Virginia Bottomley, alors secrétaire d'État à la Santé, a déclaré que « les femmes n'(avaient) pas droit à avoir un enfant, que c'est l'enfant qui (avait) droit à une famille normale ». Cependant, en 2005, les restrictions d'âge pour la FIV ont été officiellement supprimées au Royaume-Uni.
Les restrictions légales ne sont qu'un des obstacles que doivent franchir les candidates à la FIV, car nombre de cliniques de fertilité fixent des limites d'âge de leur propre chef.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pregnancy over age 50 » (voir la liste des auteurs).
Références
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